L'histoire du téléporteur
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Aujourd'hui, je vais vous raconter une petite histoire.
Imaginez qu’un type inventait, de nos jours, un téléporteur personnel portable que nous pourrions fabriquer pour seulement quelques dizaines euros. Ce téléporteur ferait la taille d’une montre et permettrait de se téléporter à n’importe quel endroit où un autre téléporteur serait déjà présent.
Ce serait génial non ? Mais qu'arriverait-il ensuite ?
Face au risque que représenterait la démocratisation de ce moyen de transport, les fabricants de voitures, les taxis, la SNCF, Air France et toute l’industrie du transport en général feraient pression sur l'Etat pour qu'il interdise cette invention, prétextant que la téléportation n'a jamais été légalisée et qu’elle viole leurs brevets sur le déplacement en France.
L’Etat, cédant sous la pression, ferait donc interdire la téléportation et la fabrication de téléporteurs, dans le but « évident » de protéger l'embauche et les emplois de l’industrie du transport.
Malheureusement, la vente et la consommation de moyens de transports ne rapportant plus autant qu’avant, l’industrie du transport, à travers l’Etat, ferait voter la création d’une taxe sur la vente des matériaux nécessaires à la fabrication de téléporteurs, ainsi que sur tous les moyens de transport non motorisés.
Puis, l’Etat investirait des millions dans la création d’un organisme de répression servant à détecter (d’une manière plus ou moins fiable) et à verbaliser les gens qui se téléporteraient. Si les gens se faisaient attraper à plusieurs reprises à se téléporter, on leur placerait un bracelet anti-téléportation.
L’Etat demanderait ensuite aux gens de n’utiliser que les plates-formes légales de téléportation créées par l’industrie du transport. Cette industrie aurait en effet créé des bureaux un peu partout en France, dans lesquels il serait possible de se téléporter vers une destination de notre choix, moyennant un tarif de 200 à 1000€ (la téléportation) en fonction de la distance. Cependant, toutes les destinations ne seraient pas accessibles...
Fort heureusement, l’industrie du transport, comprenant les besoins des gens, mettrait à disposition des téléporteurs personnels, pour seulement 300€ avec un abonnement de 100€ par mois. Ces téléporteurs seraient juste bridés sur les distances, sur l’identité de l’utilisateur et sur la fréquence des téléportations, pour éviter les abus bien entendu.
En parallèle, la majorité des gens, effrayés par les téléporteurs (à travers la diabolisation de l’Etat et de l’industrie du transport) continueraient bien sûr d’acheter des voitures, de prendre le taxi, l’avion, ...
L’Etat, en tant que porte-parole de l’industrie du transport, userait et abuserait de la publicité pour diaboliser l’usage de téléporteurs « pirates ». Les gens prendraient peur, et se tourneraient vers des moyens de téléportation détournée (comme le « projecteur astral » d'un certain industriel Allemand). Bien entendu, face à de tels abus, l’Etat n’hésiterait pas à utiliser sa police pour faire fermer les usines de cet industriel, ce dernier risquant, juridiquement parlant, une peine bien plus lourde que celle d'un assassin ou qu’un violeur.
Malgré ça, les bénéfices de l’industrie du transport continueraient d’augmenter, pendant que les gens qui travaillent continueraient de payer une fortune pour se déplacer... Pourquoi ? Car de riches industriels, effrayés par les téléporteurs, l’innovation qu'ils apportent et la part de marché qu'ils risquaient de leur prendre, l’auraient décidé. Tout ça car des politiciens, désemparés également par cette innovation, auraient écouté et agit dans le sens de ces industriels pour faire interdire ce moyen de transport diabolique.
Enfin, pour tous ceux qui auront servi de prétextes à toutes ces lois, à savoir les salariés de l’industrie du transport, rien n’aurait changé. Une grande partie d’entre eux aurait été licencié, au profit d’ingénieurs capables de brider et sécuriser les bureaux de téléportation, détecter l’utilisation illicite de téléporteurs, ... Au final, même eux n’y auraient rien gagné.
Les seuls vrais gagnants sont tous ceux qui se sont enrichis en empêchant la technologie d’avancer, au nom de leurs propres idéaux.
Cette histoire a beau sembler absurde, elle me rappelle pourtant quelque chose.
La fin de cette histoire, c’est à moi, à vous, à nous de l’écrire. Le peuple devra-t-il renoncer à la technologie et à son argent pour préserver les bénéfices de quelques industriels ? A vous de me dire...
Bienvenue dans le siècle de l'immobilisme. Siècle qui voit les grands industriels utiliser leur argent et leur influence pour bloquer la concurrence et empêcher l'innovation. Bonne visite !
image modifiée de SOCIALisBETTER, sous licence CC
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